La faim est un bon maître. (Gustave Nadaud -1870)

Avez-vous parfois enduré cette trinité de supplices : la faim, la soif, la chaleur ?... Avez-vous eu en même temps l’estomac creux, le gosier sec, le crâne en feu ? (Gustave Fraipont; Les Vosges - 1923)

La faim, cette coquine, fait souvent faire aux beaux esprits des choses qui ne sont pas sur la carte. (Miguel de Cervantès ; La Bohémienne de Madrid – 1602)
La faim et l'amour sont les deux axes du monde. (Anatole France- 1888)

Comment savoir si vous avez faim ?

De nombreuses personnes constatent « je n’ai jamais faim » ou à l'inverse "j'ai tout le temps faim", elles ne perçoivent pas les signaux de la faim physique, comment cela se fait-il ? Le rythme de vie, les pensées, le mental qui brouillent les signaux corporels, les principes et croyances, les habitudes, les humeurs,  l’action, se dépêcher, le manque d’attention portée à cette sensation etc. Ne plus être habitué à écouter les sensations corporelles, celles-ci finissent par ne plus être entendues…

Entraînez-vous le matin à jeûn, avant le petit déjeuner pour sentir votre faim. A ce moment-là, installez-vous confortablement et respirez quelques instants puis portez votre attention sur votre estomac. Que sentez-vous ? Est-ce une sensation légère, moyenne ou intense ? Agréable ou désagréable ? Est- ce- qu’elle est continue ou intermittente ? Est-ce-que vos perceptions se déplacent ? Avez-vous d’autres sensations plus générales ?

Pensez-vous que c’est la faim ou l’habitude qui vous pousse à manger ?

Et si vous décalez votre petit déjeuner d’une heure, que se passerait-il ? Etes –vous prêt à faire l’expérience ? En restant à l’écoute des perceptions de votre corps, restez attentif à vous-même pendant cette heure… Alors que sont vos nouvelles perceptions ?

Le mécanisme de la faim

Les signaux corporels sont variables d’une personne à l’autre et pour une même personne, ils peuvent se manifester différemment d’un moment à l’autre.

Cela peut être un creux dans le ventre, une douleur, un gargouillis, un pincement, une oppression etc Ces signes se localisent au niveau de l’estomac, de la gorge ou dans la bouche. Les autres manifestations peuvent être une tête cotonneuse, un frisson de froid, une fatigue, étourdissement, une difficulté de concentration, une irritation ou une impatience, des nausées etc

Principalement, ce sont l’augmentation de la sécrétion de ghréline et la diminution de la sécrétion de leptine qui sont en lien avec les signaux de la faim. Ces modifications hormonales vont être communiquées à l’hypothalamus, le centre de commande. Celui-ci stimule l’appétit et appelle à un nouveau comportement « je mange ».

Distinguer la faim physique de la faim émotionnelle

La faim émotionnelle comme le nom l’indique est en lien avec une émotion, à ce moment-là, le mangeur va rechercher la nourriture pour calmer cette émotion.

Cela peut être de la tristesse, une colère rentrée, des inquiétudes, un ennui. L’acte de manger va alors servir à assouvir un autre besoin que celui de la faim physiologique. C’est humain d’avoir ce ressenti, c’est important d’en avoir conscience, de l’identifier et de l’accueillir du mieux que l’on peut. « Je fais de mon mieux. »

Lorsque vous avez faim, demandez-vous : « Qui a faim en moi ? Quelle partie de moi ai-je besoin de nourrir : mon cœur, mon corps, mon esprit ? Ma faim porte-t-elle sur un aliment en particulier ? Est-ce-que la nourriture est la seule façon de calmer ma faim ? ». Toutes ces questions vont aider à préciser ce que vous ressentez, en vous posant sur une chaise quelques minutes.